Le Domaine d'Almara : historique, principe, fonctionnement

Le Domaine d'Almara

La confiance ne se réclame pas : elle se gagne

Le Domaine d’Almara accueille tous les jeunes de 12 à 22 ans possédant un casier judiciaire (vol, meurtre, trafic de drogue, délinquance, …) ou bien pris en charge par les services sociaux (parents emprisonnés ou tués, enfants placés, …) ou encore atteint de troubles psychologiques légers. Almara est un institut privé, payant, en partenariat avec l’État (certains séjours sont financés par l’Etat) dont le but est de permettre la réhabilitation et la réinsertion sociale de ses résidents, et ce notamment grâce à la médiation animale. Le programme type de l’institut est le suivant : à son arrivée au domaine, le résident se voit attribuer un cheval qui lui correspond et qu’il devra soigner. Une fois ce cheval soigné, le résident en censé être en mesure de quitter le domaine et de retourner à la vie active.

Le temps de séjour au domaine diffère d’un résident à l’autre. Le programme d’origine considère que le cycle standard d’un séjour correspond à la guérison du cheval attribué, mais il arrive parfois – souvent – qu’un individu ait besoin de plus de temps pour se rétablir. Durant leur séjour au domaine, les résidents suivent des cours de base de français, d’anglais, de mathématiques, de sciences, d’éducation civique mais aussi d’hippologie (science du cheval). Ils participent à la vie du domaine et notamment à la gestion de l’écurie. En fonction de leur niveau, ils ont le droit ou non de quitter le domaine, notamment pour aller faire un tour au village le plus proche.


Histoire

L’histoire du d’Almara commence en 1976, lorsque William T. Hayes, une riche psychologue anglais, fait la rencontre d’Alana de Clairvois, une française qui rêve d’un endroit où cohabiteraient enfants et chevaux abandonné. En 1980, dans l’espoir de donner vie au rêve de sa femme, William achète un vaste domaine dans le village cantonal qui a vu naître Alana, et non sans l’aide de sa fortune familiale il s’affaire à le rénover, à lui donner forme. C’est en 1983 que le Domaine d’Almara ouvre pour la première fois ses portes ; avant-gardiste pour son temps, les objectifs audacieux du domaine sont mal reçus par la population et son concept est critiqué, calomnié par la presse et les professionnels du milieu. Alana vit mal cette réalité dans lequel son rêve est piétiné. Sa relation avec William en est affectée : ils se séparent l’année qui suit, pourtant William persiste, persévère.

Malgré la réputation de l’institut Almara suit son chemin, gardé à flot par l’aisance financière de William. Le programme fonctionne – pas toujours et pas sur tout le monde – mais il fonctionne et sous la direction de William il tourne, fait parfois des miracles et ce durant presque 30 ans. Epuisé par la maladie et incapable de continuer, William est forcé d’abandonner son poste de directeur et sans tête pour le diriger, le domaine d’Almara ferme ses portes en 2008. La plupart des chevaux sont alors vendus et les résidents restant renvoyés chez eux ou ailleurs ; le domaine se vide, sombre peu à peu dans l’abandon. C’est en 2012 que William Hayes meurt finalement, laissant derrière-lui un héritage tant matériel qu’intellectuel.

Ce n’est que 10 ans plus tard, en 2018, que le domaine rouvre finalement ses portes à l’initiative de Valerian Hayes, le fils de William.



Le programme

Le programme, initialement crée par William Hayes, accueillait uniquement les jeunes en difficulté, victimes d’abus en tous genre, socialement isolés (sans famille pour les accueillir) et brisés. A ces jeunes était attribué, lors de leur arrivée au domaine, un cheval également blessé par la vie, en souffrance tant physiquement que moralement. Durant tout leur séjour à Almara, ces résidents avaient pour mission de soigner le cheval qui leur avait été confié et aux côtés des chevaux ces jeunes finissaient par se révéler, par se relever et se reconstruire, suffisamment durablement pour permettre un nouveau départ. Aujourd’hui encore, personne n’est véritablement capable d’expliquer par quel procédé le programme fonctionne mais il fonctionne, parfois, souvent, quand on lui donne sa chance.

Lors de la réouverture d’Almara en 2018, Valerian apporte au programme des modifications. De gratuit il devient payant et l’éventail de ses potentiels résidents s’élargit : Valerian l’ouvre également aux délinquants qu’il juge compatible au programme, ainsi qu’à certains jeunes atteints de troubles psychologiques ; pour le reste, rien ne change ou presque. Malgré les preuves concrètes de rétablissement dans le passé, le projet fait encore de nombreux septiques malgré la droiture professionnelle du nouveau directeur.


L'adhésion et la prise en charge

Le Domaine d’Almara est un institut privé et payant, non accessible au public tout venant (à l’exception du samedi matin pour les visites uniquement) et à visée thérapeutique. De manière générale, la plupart des résidents qui y sont admis sont, à l’origine, atteints de dépressions, de dépendances ou de traumatismes divers. Bien que la liste ne soit pas exhaustive, toutes les maladies ont pour point commun leur aspect guérissable.

Ce sont les professionnels de santé (médecins, psychologues, psychiatres, …) qui, dans un premier temps, doivent faire une demande d’intégration au programme (les particuliers ne peuvent pas le faire eux-mêmes). Pour cela, ils doivent envoyer un dossier du patient au domaine, comportant notamment plusieurs données personnelles liées à son état et à son passé. Le dossier de l’individu est alors étudié par l’équipe administrative de l’institut, qui détermine s’il est éligible ou non au programme proposé.

Un résident ne peut être interné sans son consentement.

Qu’il soit malade ou évitant la de prison (EPM ou QPM), le programme repose sur le consentement de l’individu et sur sa volonté de rejoindre l’institut. Cette volonté peut être plus ou moins forte, mais elle doit être présente. Certaines exceptions peuvent être faite, mais elles sont exceptionnelles et, de ce fait, rares. Si le dossier du patient est retenu par le conseil d'administration, le futur résident et le professionnel de santé ayant présenté son dossier (les parents/tueurs légaux peuvent également être présents) sont alors convoqués pour un entretien au domaine, dans le but d'évaluer notamment la motivation du patient à intégrer le programme.


Les premiers jours au domaine

Une fois le dossier du patient accepté, dans un temps plus ou moins court l’individu devient un résident du domaine. Il est de coutume, à Almara, que le résident entrant soit accompagné lors de son arrivée du professionnel de santé ayant proposé son dossier au domaine, mais cela n’est pas une règle : le résident entrant peut très bien être accompagné de ses parents/responsables légaux ou tout autre adulte étant légalement responsables de cet individu. Il arrive que certains résidents arrivent seuls mais cela est rare et généralement mal vu par l’Administration. Les nouveaux résidents sont systématiquement accueillis par un membre de l’Administration (généralement le directeur ou la sous-directrice).

A leur arrivée, chaque individu se voit confier un cheval par l’équipe administrative, dont il devra prendre soin tout au long de son séjour au domaine. Cette première rencontre se fait généralement le jour de l’arrivée du résident et toujours sous la supervision d’un(e) employé(e) du domaine, que ce soit un membre de l'administration ou bien de l’équipe responsable des écuries.

Le premier mois des résidents à Almara est particulier. En plus de voir leur téléphone confisqué, ils n’ont le droit à aucune visite (les visites sont autorisées par la suite, seulement le samedi matin). Très rapidement, chaque nouveau résident se voit attribué un référent responsable de son suivi psychologique et qui, dans l’idéal, le suivra tout au long de son cursus à Almara. Tous les résidents voient leur référent au moins une fois dans la semaine, parfois (souvent) plus.

En fonction de leur évolution à Almara, les résidents sont répartis en plusieurs niveaux. Plus un niveau est élevé, plus le résident est proche de la "guérison" et donc proche de sa sortie.



Tous les résidents, à leur arrivée, commencent au Niveau I, quel que soit leur âge, quel que soit leur passif. C’est à ce moment là – le jour de leur arrivée – que les résidents se voient attribuer un cheval du domaine souffrant d’une pathologie qui lui est parfois propre. La mission du résident, tout au long de son séjour au domaine, sera de soigner ce cheval autant que possible.

Les résidents de Niveau I dorment dans des chambres communes de 4 personnes choisies par l’équipe administrative et n’ont pas le droit de quitter le domaine. Leur téléphone leur est également confisqué à leur arrivée et n’ont aucun moyen de contacter le monde extérieur.

Les premières semaines pour les résidents sont plutôt simples : tout au long de leur premier mois, ils ont pour charge unique de s'occuper des travaux d'écurie à savoir : curage des box, soins des chevaux, entretient de l'écurie et tout autre tâche que pourrait leur confier le maître d'écurie. Les résidents de Niveau I ne participent pas aux cours en salle et ne montent pas à cheval. S’ils se comportent bien et respectent les règles de vie de l’institut, les résidents passent au Niveau II 1 mois après leur arrivée au domaine. A ce moment-là, ils récupèrent leur téléphone et changent de chambre pour les studios du 2eme étage.



Les résidents de Niveau II sont les plus courants au domaine. Ils correspondent aux résidents qui suivent le programme de l’institut (avec plus ou moins de volonté …)

Les Niveaux II dorment dans des petits studios au 2eme étage, avec le binôme de leur choix. Tout comme les Niveaux I, ils n’ont pas le droit de quitter le domaine sans être accompagné.

Les résidents de Niveau II passent au Niveau III une fois qu’ils ont remplis une partie des objectifs définis par l’équipe administrative, tant avec le cheval que sur eux-mêmes.



Les résidents de Niveau III sont plus rares, car proches de la guérison et donc de leur sortie. Ils vivent dans l’aile ouest du manoir, dans des chambres individuelles spacieuse avec salle de bain privative. Contrairement aux Niveau I et II, les Niveaux III ont le droit de quitter le domaine, seulement aux jours et aux heures déterminés par l’équipe administrative (généralement le vendredi et le samedi soir). Ils sont une sorte de grands frères pour les résidents de niveaux inférieurs, des modèles souvent enviés et jalousés.



Les résidents de Niveau IV se comptent sur les doigts de la main. Ces résidents ont atteint leurs objectifs (tant personnel qu’avec le ou les chevaux qui leur ont été attribués) et sont en attente juridique. Concrètement, ils n’ont plus rien à faire au domaine, mais ne peuvent pas le quitter pour une raison X ou Y (ex. résident mineur que personne ne peut prendre en charge une fois dehors). En fonction de leur âge, ils sont plus ou moins autonomes et libres de faire ce qu’ils veulent. Généralement, l’équipe administrative essaie de leur trouver du travail au sein du domaine le temps que la situation se débloque.


Le quotidien au domaine

Le Domaine d’Almara est régi par un quotidien rythmé par un emploi du temps strict, qui doit être respecté par tout à chacun. Chaque résident se doit de dormir dans la chambre qui lui est attitré.

Le matin, le self est ouvert de 7h à 9h pour le petit déjeuné, qui se prend obligatoirement en collectivité. C’est à ce moment-là que sont distribués les médicaments pour les différents traitements des patients. En fonction des emplois du temps, les cours en salle commencent à partir de 8h30 et se terminent à 12h00.

Le midi, le self est ouvert de 12h30 à 13h30. A 14h commencent les cours d’extérieurs, qui varient en fonction de la saison et des besoins du domaine. Ce peut être des travaux de jardinage, de bricolage, des cours d’équitation, de l’hippologie, des ateliers pédagogiques, thérapeutiques, … qui durent jusqu’à 18h. Il est important de prendre en note le fait que les résidents ne passent pas toute leur journée à étudier : les cours sont divisés en plusieurs sessions en fonction des niveaux. De manière général, les résidents sont tous libres de faire ce qu’ils veulent jusqu’à l’heure du diner.

Le soir, le self est ouvert de 19h à 20h pour le dîner. L’extinction des feux a lieu à 21h00 et le retour des potentielles sorties doivent se faire avant 23h.

Un comptage est fait avant chaque repas (7h, 12h30 et 19h) : les résidents doivent donc obligatoirement se trouver dans la Grande Salle à ces heures afin que les employés du domaine puisse vérifier leur présence.

Le samedi matin est le jour des visites. Les résidents de NIVEAU II et + sont autorisés à recevoir de la visite, seulement de la part des individus inscris préalablement sur une liste. A leur arrivé au manoir, les visiteurs sont fouillés au préalable avant tout contact avec les résidents, et ce dans le but d'empêcher l'arrivée de toute "marchandise" clandestine. Sous surveillance, les rencontres se font dans la Grande Salle.

Toute la journée et une grande partie de la nuit, quelques surveillants arpentent le manoir et le domaine afin de veiller à ce que le règlement intérieur soit respecté. Ce dernier se veut strict et il n’est jamais bon de l’enfreindre. En voici quelques une, qui en cas d’infraction vaudront des sanctions parfois lourdes :


Les employés du domaine

MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Les membres du conseil d’administrations sont les gérants d’Almara, ceux grâce à qui le domaine tourne et fonctionne. Plutôt restreint, ce conseil est là pour aider le directeur dans ses prises de décisions et le remplace même parfois, en certaines occasions.

- Valerian Hayes (Directeur)
- Naomi Lemann (Sous-Directrice)
- Alessendro Marquina (Maître d’Ecurie)

Une place de psychologue/psychiatre membre du conseil d’administration disponible !

MEMBRE DE L’ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE
Les membres de l’équipe pédagogique forment le corps enseignant et soignant du domaine. Les postes sont variés et le conseil d’administration reste ouvert aux propositions spontanées à partir du moment où l’idée apporte quelque chose au programme. Ainsi, Almara est tout à fait en mesure d’accueillir des professeurs de musiques ou tout autre "apprentissage thérapeutique", initialement non-présent au sein du programme. Beaucoup, au sein de l’équipe pédagogique, portent plusieurs casquettes. L’équipe pédagogique se réunit une fois par semaine.

- Naomi Lemann (Professeur de Français/Littérature)
- Thomas Elinghton (Infirmier en Chef)

Enseignant(e)s
Surveillant(e)s
Psychologues / Psychiatres / Thérapeutes
Infirmier(ère)s
Educateur(trices) Spécialisé(e)s


EMPLOYÉ(E) D’ECURIE
Les employés d’écurie travaillent sous l’égide du maître d’écurie et doyen de l’équipe, Alessendro Marquina. Ils sont en charge du bon fonctionnement de l’écurie et du bien-être des chevaux et poneys accueillis au domaine.

- Alessendro Marquina (Maître d’Ecurie)
- William de Tavernier (Palefrenier)

Palefrenier(ère)s / Soignant(e)s
Educateur(trice)s / Ethologues
Moniteur(trice)s

POUR ALLER PLUS LOIN ...
Annexe - Description illustrée du domaine
Annexe - Le programme en détail (A Venir)