[Terminé]Oh mein Gott ! [Camille]

Gentiment, Ozvan répondit à sa question. Le blond était admiratif devant l’aisance qu’avait ce dernier à utiliser aussi facilement deux langues. Lui ne maîtrisait pas du tout l’espagnol au niveau qu’utilisait le rouquin pour s’exprimer en français. C’était hallucinant. Surtout que, il devait avoir à peu près le même âge tous les deux ? Non ?

Camille hocha la tête avant de lui répondre.

« Merci pour la traduction ! Et donc, je peux te répondre maintenant. Tu n’as pas besoin de t’excuser tout le temps. Tu as le droit d’avoir des choses qui te font peur ou qui te mettent mal à l’aise. Moi aussi j’ai des trucs que je n’aime pas. »

Il lui sourit à nouveau en haussant les épaules. Camille avait aussi pas mal de situation qui le mettait mal à l’aise. Mais il n’y était pas directement confronté pour le moment alors il n’avait aucun souci. Mais il savait très bien qu’il pouvait lui aussi se mettre dans de drôle d’état quand il était stressé…

Il poussa la porte juste après, et rentra dans la pièce qui servait de garde-manger pour les équidés. Il n’y avait pas grand-chose à voir, mais Camille apprécier tout particulièrement l’odeur du lieu. Celle du foin mêlé aux grains.

« Alors là, c’est la réserve de nourriture pour les chevaux. Il faudra que tu te renseignes pour savoir si tu dois lui donner des trucs spécifiques ou pas. Moi la mienne doit prendre des compléments dans sa ration. »

Il laissa quelques instants à Ozvan, au cas où ce dernier veuille explorer l’endroit par lui-même. Puis le blond repartit vers la porte, et attendit son compagnon du jour dans l’embrasure.

« On ressort ? Je dois encore de montrer la sellerie et l’écurie des poneys. »

Il repartit dans l’écurie principale, se dirigeant vers la sortie de celle-ci pour prendre la direction de la sellerie. Il n’y était pas allé souvent, une fois ou deux par curiosité. Il avait explorer l'endroit pour voir la malle de Vagabone, mais, vu que les seules choses qu’il utilisait était les brosses, il les gardait à proximité du box. Même s'il n'y allait pas souvent, cela ne l'empêchait pas de trouver le lieu magnifique.

« Ça va ? La visite n’est pas trop rapide ? Tu le dis si je vais trop vite. Et si tu as des questions, je peux essayer d’y répondre. »

Il couvrit rapidement l’espacement entre l’écurie et la sellerie et pénétra dans le bâtiment. Comme d’habitude, tout y était rangé à croire que personne ne l’utilisait vraiment. Pourtant, il y avait des cavaliers qui montaient aujourd’hui donc ils étaient forcément venus ici pour prendre leur matériel. Mais tout y était toujours parfaitement organisé.

« Vient Ozvan, on va essayer de trouver le coffre d'Angus. »

Camille commença à chercher le nom du cheval du rouquin sur les différentes malles. Laissant sa main courir sur le bois poli.

« Au fait, tu as quel âge ? »

Oh mein Gott !

Ozvan baissa la tête à la remarque de Camille, l'air coupable. C'était plus fort que lui que de s'excuser, même quand ce n'était sans doute pas nécessaire. Là, en l'occurrence, il savait qu'il avait déçut le jeune homme qui se donnait pourtant tant de mal pour l'aider. Pour une fois que quelqu'un prenait autant de temps pour le faire progresser sur quelque chose au lieu de le rabaisser plus bas que terre, Ozvan se voyait incapable de faire autant d'effort et c'était en cela qu'il s'était sentit obligé de présenter ses excuses.

- J-je...je...je ss-sais m-mais c'est qu-qu...que j-je t-t...te fff-fais pp-p...perdre dd-du tt-temps pp...pour r-rien...expliqua t-il alors maladroitement.

Le rouquin suivit l'autre résident dans la pièce suivante dans laquelle planait une drôle d'odeur. Il observa les lieux. C'était toujours bien de connaître un peu plus les différents endroits du domaine. Ca pouvait toujours servir. Il espérait cependant ne pas avoir à faire attention à quoi que ce soit avec Angus. En tout cas, on ne lui avait rien mentionné de tel.

- M-mm...mais Ang-gus vit au pp-p...pr-pré. Il pp-p-peut d-donc se nourrir tt-ttout seul, n-non ?

Ce n'était pas l'herbe qui manquait dans les prairies et les chevaux broutaient de l'herbe aux dernières nouvelles. Le fait étant que Angus vivait au pré tout le temps, Ozvan se disait qu'il n'aurait pas à s'occuper de ses rations. CQFD. L'Allemand ne s'attarda par sur place. Il quitta la pièce avec le blond en se disant qu'il aurait bien aimé avoir plutôt un poney à charge. Genre un tout petit...Docilement, Ozvan suivait Camille vers un autre bâtiment juste à côté de l'écurie.

- N-nein, ça va, répondit timidement le jeune homme.

Ca ne le dérangeait pas que les choses soient expédiées. De plus, il avait une très bonne mémoire et n'avait aucun mal à enregistrer dans son disque dur interne tout ce que le blond lui présentait comme informations. La sellerie si bien rangée était agréable à l'oeil. C'était étonnant de voir quelque chose de si ordonné sachant que c'étaient des résidents instables qui s'en servaient. Le rouquin ne se fit pas prier quand Camille lui suggéra de localiser les affaires de son cheval. Même s'il ne voyait pas trop l'intérêt. Personne n'espérait le voir monter ce monstre un jour pas vrai ?

- Hm...Euh...D-ddix-sssept ans, répondit-il, observant les malles une par une avant de s'arrêter face à l'une d'elle, An-Ang...Angus, ici.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille s'avait qu'il avait parfois des problèmes de confiance en lui. Mais là, quand il se retrouvait en face d'Ozvan, il se dit que finalement il n'avait pas du tout de soucis sur ce plan-là en particulier. Plus il passait du temps avec lui, plus il avait l'impression que ce dernier avait envie de s’enfouir sous le sol pour ne déranger personne. Le blond n'avait d'ailleurs aucune idée de comment faire pour le convaincre du contraire.

« Si j'avais des trucs importants à faire, je ne t'aurais pas proposé la visite. Alors profites-en, je suis tout à toi pour aussi longtemps que tu le souhaites. »

Le blond lui fit un clin d'oeil en souriant. Il n'était absolument pas dérangé par le fait de faire visiter à Ozvan. Au contraire, il trouvait cela cool de présenter les installation à un nouveau. Après tout, les premiers jours dans un nouvel environnement n'était pas les plus simples. Surtout que le rouquin avait l'air plus que timide.

Adossé contre un mur de la réserve, il réfléchit un instant à la question d'Ozvan. Il n'avait sûrement pas tort, mais Camille ne pouvait pas lui dire quoi faire ou non avec Angus.

« J'en sais rien … Je ne connais pas l'histoire de ton cheval. Il est peut-être malade et à besoin de truc en particulier. C'est pas à moi de te dire ça. Il faudra que tu demandes aux responsables. »

Puis la visite continuait, dans la sellerie cette fois. Comme depuis le début de leur rencontre, Camille continuait à poser des questions, tout en cherchant le coffre d'Angus du regard.

« Oh c'est génial on a le même âge. On va pouvoir bien discuter tout les deux de truc de notre âge. Enfin, si tu as envie. »

Camille n'avait aucune idée de ce qu'il sous entendait par « truc de notre âge », il ne discutait pas souvent avec des garçons de son âge avant. Sauf durant les entraînements ou les compétitions, mais là, les conversations n'était pas celle que l'on fait dans la vie de tous les jours. Il ne s'en était jamais rendu compte auparavant, mais il avait vraiment des lacunes sur certains points dans ses interactions sociales avec des personnes de son âge. Ce n'était pas un drame, mais c'était parfois gênant. Surtout quand il voulait faire comme-ci il était le mec le plus sociable au monde.

Il revint rapidement à la conversation de base, Angus. Surtout qu'Ozvan avait trouvé le coffre de ce dernier. Camille le lui ouvrit pour lui montrer le contenu.

« Et sinon, bravo, tu as été plus rapide que moi ! Donc là-dedans tu as toutes les affaires dont tu auras besoin avec lui. Comme son licol, des brosses et tout le reste. Mais comme je te l'ai dit, il va falloir que tu demandes qu'est-ce que tu dois faire avec lui. Les chevaux ici ont tous une histoire particulière et je pense qu'il te faut connaître celle de ton cheval. »

Camille sourit à Ozvan, et se dirigea vers la sortie de la sellerie.

« On va à la deuxième écurie ? Je vais te faire passer près du manège avant que tu vois des cavaliers en selle. Ça peut être cool. »

Oh mein Gott !

Ozvan s'était dit la même chose. Que si le blond était trop occupé, il ne se serait sûrement pas cassé la tête avec lui. Mais bon, peut-être que Camille était trop gentil pour ça ? Et quand bien même, Ozvan se disait que ce gars là aurait pu largement mieux occuper son temps qu'en traînant avec quelqu'un comme lui. Oui, tout autre chose pouvait sans doute être bien mieux et plus utile que de s'occuper de son cas...

- Hm...O-on m'a rr-rien dd-dit de tt-t...tel...Je ssais jussst-ste qu-qu'il a échhhhapp-pé à l'abb...l'ab-batt-t...toir.

Et...C'était un peu près tout ce qu'il y avait à dire sur Angus à bien y réfléchir. Ce cheval n'avait aucune histoire. Il avait été élevé pour être manger, point barre. Il a eut de la chance d'être récupéré à temps et se retrouvait à présent dans ce pré à vivre sa vie. Le blond s'émoustilla en apprenant qu'il avait le même âge que le rouquin, mais Ozvan ne voyait pas là de raisons particulières d'en être enchanté. Les discutions, ce n'était pas son fort du tout et ça, Camille avait dû s'en rendre compte depuis bien longtemps. S'il comptait avoir de belles conversations avec l'Allemand, il risquerait d'être rapidement déçu. Enfin, aux yeux d'Ozvan, ça ne serait pas une nouveauté, songeait-il. Décevoir les gens et n'être capable de rien n'était-ce pas justement sa spécialité ?

- Euh...Ja, répondit-il alors d'un air incertain.

Il n'avait vraiment rien contre Camille en plus. Ce jeune homme était très gentil, et d'une patience hors du commun. Ozvan s'en voulait rien qu'en lui adressant la parole de ne pas pouvoir en faire plus que ce que le blond attendait sans doute de lui. Ce gars là ne méritait juste pas de se coltiner un boulet tel que lui. Ozvan se sentait juste comme le pire des interlocuteurs possibles. Surtout que des "trucs de son âge"...Ozvan était loin d'être l'adolescent lambda de dix-sept ans. Il ne jouait pas au ballon, il ne draguait pas les filles, il ne touchait pas à la cigarette ou à l'alcool, il ne faisait pas le mur pour enragé ses parents, il ne regardait pas de séries fantasy, n'avait jamais lu Harry Potter de sa vie, pas de jeux vidéos en vue...Bref, rien ne le rattachait à d'autres jeunes de son âge en fait. Un véritable fossé le séparait d'eux. Il avait constamment l'impression d'appartenir à un autre monde.

A la vue des affaires du cheval, Ozvan était d'avantage dépité à l'idée de ne rien réussir. Ne pas réussir à l'approcher, à lui mettre le licol, à le brosser et tant d'autres choses encore. Il n'oserait même jamais demandé ce qu'il était censé faire de cette animal en vérité. Il savait qu'il devait s'en occuper mais...Comment faire ? Personne ne lui avait rien dit, rien conseillé. Il avait même eut la sensation d'être un peu mit de côté par le personnel du domaine. Bah...Etait-ce vraiment une surprise pour lui ? Ne devait-il pas plutôt s'en réjouir que s'en plaindre ? Il ne savait pas. Il quitta alors la sellerie avec Camille, s'étonnant d'apprendre l'existence d'une seconde écurie.

- M-Mann-nège ? répéta t-il, quelque peu intrigué par ce nom.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille écarquilla les yeux quand Ozvan lui apprit qu'Angus était un rescapé de la boucherie.

« De l’abattoir ? ! Pauvre cheval … »

Il n'était pas végétarien, et il savait très bien que la viande qu'il mangeait provenait d'animaux élevé pour ça et envoyés dans un abattoir. Mais, pour lui, le cheval, c'était différent. Il ne savait pas pourquoi et bon nombre de personnes lui aurait souligné la débilité de sa réflexion, mais le blondinet ne se voyait pas manger un équidé.

Au questionnement d'Ozvan sur le manège, Camille se mit à réciter ce qu'il avait lu dans les bouquins d'équitation de la bibliothèque. Il était content que cela lui serve autrement que par enrichir sa propre culture personnelle. C'était vraiment sympa de se sentir un peu utile.

« Le manège c’est là où on prend les leçons d’équitation. Y’a aussi la carrière, mais le manège il a un toit. Si j’ai bien retenu. C’est vrai que tu risques de galérer un peu avec les mots relatifs au cheval, il y en a plein et y’a même des faux-amis … Style sur le cheval, le trou qu’ils ont au-dessus des yeux ça s’appelle la salière … C’est complètement bizarre. »

Camille rit légèrement à sa propre remarque, tout en se dirigeant vers le manège en question. Lui aussi c'était demandé la première fois qu'il avait entendu ce mot, s'il devait s'attendre à trouver un carrousel avec des chevaux de bois en plein milieu du domaine. Mais ce n'était pas le cas. À croire que les gens de cheval faisait exprès d'avoir des mots de ce genre pour embrouiller le commun des mortels.

Le blond s'approcha d'une des extrémités de l'édifice, d’où ils pouvaient tous les deux regarder les cavaliers évolués. Ils n'étaient pas nombreux, mais de toute façon, il n'avait jamais vu plus de trois ou quatre cavaliers en même temps dans celui-ci. Il les observa en silence avant de se tourner vers Ozvan, l'air un peu désolé.

« J’ai aucune idée de ce qu’ils font, j’y connais rien en équitation, mais c’est toujours cool de regarder des gens qui savent monter. Je trouve ça impressionnant. Pas toi ? J'espère qu'un jour j'arriverais à être à l'aise sur un cheval moi aussi. »

Il resta encore quelques minutes à les observer. Laissant le temps à Ozvan d'observer les chevaux évoluer sur la piste, avant de se décoller de la barrière.

« Allé on y va, continuons ! »

Camille avait un peu l'impression de passer pour un hyperactif. Il n'arrêtait pas de trimballer le pauvre rouquin à droite et à gauche. Ce dernier lui avait dit que ça allait, mais … vu sa timidité, le blond n'était pas sûr qu'Ozvan aurait osé lui dire qu'il allait trop vite ou qu'il en avait marre. Chemin faisant, Camille amenait son compagnon du jour vers la vielle grange. De l'extérieur, elle n'avait pas l'air aussi accueillante que l'écurie principale. On pouvait même y percevoir quelque chose de glauque dans son apparence, pourtant, on ne pouvait nier que ce petit bâtiment avait du charme. Là, il n'y avait personne. À croire que toutes les personnes qui s'occupaient des poneys avaient autre chose à faire aujourd'hui.

Il rentra à l'intérieur, et s'arrêta à l'entrée.

« Et voilà la deuxième écurie. »

Oh mein Gott !

Ozvan hocha la tête. Il n'avait jamais mangé de cheval de sa vie. Non pas qu'il faisait particulièrement attention à la viande qu'il mangeait, mais disons que ça n'était jamais venu à l'esprit de sa famille d'en acheter donc bon. C'était plus un coup de chance qu'autre chose. De là à dire pauvre cheval...Il faudrait dire pauvre vache, agneau ou poisson pour rester logique. Après, c'est sûr que l'idée de manger un animal qu'on utilisait pour autre chose restait assez étrange.

- En-en effffet, c'est bb-b...bizarre co-comme n-n...nom.

Les chevaux avaient un trou au dessus des yeux ? Ozvan ne s'en était jamais rendu compte. Ce qui restait normal vu qu'il n'en avait jamais vraiment approcher. Il avait beau se souvenir de Vagabone, il avait du mal à visualiser le dit trou. Cependant, retenir tout ça ne devrait pas être un problème pour lui. C'était sûrement la seule chose qu'il sera capable de faire au sein du domaine d'ailleurs. Le rouquin suivit donc Camille jusqu'au manège où quelques personnes chevauchaient avec une aisance qui déconcertait l'Allemand. Devra t-il vraiment faire pareil un jour ?

- J-ja, admit l'adolescent, mmm-mais mm-moi jjj...j'ess-spère...En-enfffin, jj-je ne vv-vou-voudr-drais pp-pas monttt-t...ter à chhheval...

Tous les jeunes du domaine étaient-ils obligé d'apprendre l'équitation ? Le but n'était-il pas juste de guérir de problèmes personnels en compagnie équine ? Pas besoin de leur grimper dessus pour ça, non ? Suivant toujours le blond, Ozvan aperçut alors la suite de la visite : un sinistre bâtiment qui n'avait pas l'air aussi neuf que le reste du domaine. Il leva les yeux vers la toiture d'un air inquiet. C'était sans doute là qu'on rangeait le foin et les tracteurs ? Simple hypothèse. Ca avait tout l'air d'une vieille grange délabrée. Mais en entrant avec son comparse du jour, il fut étonné d'apprendre qu'il y avait des chevaux ici aussi.

- U-une écc-c...curie ça ?

Il n'y avait pas un chat. C'était sûrement une erreur. Pourtant, ça sentait pareil que dans le premier bâtiment. En plus fort même peut-être sans doute à cause de l'état des lieux.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille regarda Ozvan l’air un peu désolé.

« Je crois que c’est obligé au moins une fois, juste pour essayer. Ensuite, tu peux ne plus remonter après le cours d’essais. »

Tout en regardant les chevaux et leurs cavaliers en face de lui, Camille se demanda si un jour, quand elle serait guérie, il aurait le droit de monter Vagabone. Il ne pensait pas avoir le niveau, loin de là, mais il aurait bien aimé. Juste une fois. Il soupira un peu et invita Ozvan à continuer jusqu’à la deuxième écurie.

Camille éclata de rire à la remarque du rouquin. C’est vrai que comparer à celle qu’ils venaient de laisser derrière eux, ce n’était clairement pas la même chose ici.

« On n’est pas sur le même standing que l’autre en effet, mais elle n'est pas si moche, non ? Et je te confirma qu'il y a bien des chevaux qui y habitent. Enfin, plutôt des poneys. Elle est juste un peu moins fréquenté que la première. Après, c’est peut-être un concours de circonstance, je ne passe pas souvent par ici. »

Camille tourna le dos à Ozvan, et rentra à l’intérieur du bâtiment. Il commença à avancer le long des stabulations et s’arrêta devant l’une d’elle.

« Allez, viens, ils sont beaucoup moins impressionnants que ton cheval. Tu pourras peut-être arriver à les câliner eux. »

Camille aurait bien aimé qu’Ozvan se détende un peu. Juste un tout petit peu pour qu’il arrive à profiter de ça. C’était réconfortant d’être avec les chevaux. Enfin, à son avis. Il comprenait très bien que le garçon ne soit pas très à l’aise avec lui, après tout, il ne se connaissait pas. Et Camille comprenait ça sans soucis. Mais, tout en regardant Ozvan s’approcher des poneys, il se dit que si ce dernier restait aussi stressé, il allait se rendre malade.

« Euh … Désolé si ça va te paraître bizarre, et que tu as l’impression que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais moi aussi je suis assez stressé de base, même si ça ne se voit pas forcement … Et, tu sais ici c’est cool … Enfin, tu verras ça par toi-même. »

Le blond lui sourit doucement, puis détourna le regard un peu gêné par ce qu’il venait de dire. Il grattouillait, en silence, sous le toupet d’un des poneys qui s’était rapproché d’eux pour quémander quelques gourmandises.

Oh mein Gott !

Ozvan tressaillit à la réponse de Camille. Obligé vraiment ? Pourquoi ne pouvait-on donc pas le laisser tranquille une bonne fois pour toute ? Il prit un air d'avantage dépité, songeant d'avance à la catastrophe qu'il allait être sur un cheval. De quoi devenir la risée de tout le domaine. Enfin, si ce n'était pas déjà fait. Le rouquin regretta rapidement sa remarque devant le rire du blond. Ce n'était sans doute pas des choses qui se disaient. Qu'est-ce qu'il en savait après tout, de ce qui pouvait ressembler ou non à une écurie ? Il n'avait pas à faire de commentaire sur ces lieux qu'il ne connaissait même pas.

Aux explications du résident, l'Allemand parcourut la grange du regard. Des poneys hein ? Ces chevaux plus petits. Il aurait bien aimé qu'on lui en cède un plutôt qu'un monstre comme Angus. Genre un tout petit poney mignon, ça oui ça aurait été bien. Genre trop petit pour être monté, comme ça il aurait eut l'excuse de ne pas pouvoir le faire ! Et puis, un cheval miniature serait à coup sûr serait moins impressionnant. Bonus non négligeable : l'absence de monde dans cette écurie. Il aurait été tellement tranquille plutôt que de s'exposer dans un pré ! Quelle injustice. Quelle déception. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Camille s'était avancé vers les box en supposant que Ozvan pourrait peut-être en approché un. Mouais. Enfin même petit, ça pouvait encore mordre hein !

Il observa alors les animaux qui étaient, effectivement, bien moins grands. Ils avaient des tailles relativement différentes même entre eux. Pourquoi eux avaient droit à une vieille grange délabrée comme abri ? C'était un peu injuste aussi, non ? Ozvan se tourna vers le jeune homme qui l'interpella à nouveau pour évoquer son stress et se sentit rapidement concerné en devinant aisément où allait cette conversation. Alors que le résident s'occupait déjà à câliner l'un des petits équidés, Ozvan baissa un moment les yeux avant de répondre :

- I-ich w-eiß ni-ni...nicht...Je-Jj-je ne ss-sais p-p...pas s'il ex-x-ex...existt-ste dd-des endd-dr...droit co...cool cocomme on d-dit...Ce n'e...n'est pp-pas p-p..parce qu-qu'il y a des chhhev-vaux qu-que c'est le c...cas. J-je s-sens qu-que jj-je n'aurr-rais pp-p...pas dd-du vvv-venir ic-ci...O-on vv-va m'obb...b-blig-ger à-à ff-faire dd-ddd...des chhhoses qu-que jj-je ne vv...veux pp...pas...

Codage par Libella sur Graphiorum

D’un air un peu pensif, Camille essaya de mieux s’exprimer. C’était compliqué de poser des mots sur un ressenti. Dès qu’il était arrivé à Almara, il s’était instantanément senti libéré, comme si un poids avait quitté ses épaules. Il savait qu’ici personne ne le jugerait. Enfin il l’espérait fortement … Mais de toute façon, rien ne changeait le fait qu’il était à l’aise ici.

« Je ne dis pas que c’est grâce aux chevaux que c’est cool. Même si pour moi ça y contribue. Mais … c’est difficile à exprimer. Je dirais que c’est plus l’ambiance qui est cool. On est un peu dans un monde à part ici, loin des problèmes ... Et c’est ça que je trouve sympa. »

Camille respirait enfin depuis qu’il était ici. Et comme par hasard, il n’avait plus fait de crise. Donc ce lieu était bel et bien magique, non ? Plus de stress, plus de parents, plus d’entraînement, et surtout plus de "Lui". Ça, ça n’avait pas de prix. La seule chose qu’il appréhendait vraiment était plutôt le jour où il devrait quitter Almara. Mais heureusement pour lui ce n’était pas encore pour tout de suite.

Par contre, ce qui intriguait plus le jeune homme, c’était qu’Ozvan semblait ne vraiment pas apprécier les lieux. Avait-il eu des problèmes avec des résidents ou avec l’équipe ? Ou alors le concept d’Almara ne lui convenait vraiment pas ?

« Alors, pourquoi tu as accepté de venir ici si ça ne te plaît pas ? Tu n’étais pas obligé. Si ? Et puis, tu sais, on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, mais au moins, ici, tu sais que c’est pour ton bien. Moi non plus je n’aime pas devoir parler au psy, ou partager ma chambre avec d’autres personnes … Mais c’est comme ça, ça fait partie du deal de base. »

Il y avait plein d’autres petit détails qui l’exaspérait. Mais il faisait avec. Il avait conscience qu’il fallait faire des concessions parfois, surtout si ces dernières lui permettaient d’échapper à sa vie d’avant. Alors, c’est pour cela qu’il n’arrivait pas à comprendre l’allemand. Comment pouvait-on ne pas vouloir rester ici … ?

Oh mein Gott !

Ozvan devait reconnaître que Camille n'avait peut-être pas tort de ce côté là. Il était vrai que cet endroit était en retrait du reste du monde et au début, le rouquin pensait qu'il aurait pu effectivement avoir la paix ici. Mais avec leur programme, leur cours équestre obligatoire, le monstre qu'on lui avait confié...Il était rapidement revenu sur son idée première. La seule chose bien qu'il avait put constater, c'était que personne ne l'avait encore agressé, ni insulter, ce qu'il comptait comme une grande première. Même s'il était sans doute trop tôt pour le dire. Il n'avait rencontré que deux résidents jusqu'à présent, alors sa découverte restait limitée. Tout le monde ici n'était pas aussi sympa que Camille, sans doute.

- Hm...Jj-je suis venu pp-pour...enfin p...parce qu-que ma tt-tante le vou-voulait, avoua l'Allemand, ç-ça avait l'air b-bi-bien qu-quand elle m-m'en avait p...ppp-parlé m-mais....Mais mm-maintt-tenant, jj-je cr-crois qu-que c'est i-inutt-tile, jj...je ne vv-vais pp-p...pas y arr-river.

Parler au psy, ce n'était pas tellement un problème depuis le temps qu'il subissait ce genre de chose. Mais il n'avait jamais eut l'impression que ça l'aidait. Parler à un psy ne changera jamais le passé, ce qu'il avait vécu, alors à quoi bon ? Quand à partager sa chambre, le rouquin avait encore de la chance, il était seul dans la sienne ! Un autre rare bon point pour le domaine. Mais si ça ne tenait qu'à lui, il rentrerait vite fait chez lui. Contrairement à Camille, il ne cherchait pas à fuir ses parents -ou plutôt celle qui s'occupait de lui- Bien au contraire. Chez lui, chez elle, c'était sa zone de confort et il n'avait jamais eu envie d'en sortir. Ce nouvel environnement, Almara, était trop nouveau, trop inconnu, bourrer d'étranger, avec des règles qui ne lui plaisaient pas forcément, des engagements qui l'oppressaient. Camille était peut-être heureux ici, mais pour le rouquin, le dépaysement l'angoissait. Il avait cette sensation atroce d'être à découvert, sans aucune sécurité, avec des contraintes anxiogènes.

- Jjj-je cr-crois qu-que je ne vv-vois p-pas les chhhoses dd-de la mmême façon qu-que tt...toi, ajouta-t-il alors dans un soupire.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le blond écouta attentivement la réponse de son interlocuteur. Et en effet, il n'avait vraiment pas l'air d'avoir envie d'être ici. Mais, têtu comme il était, Camille insista encore.

« Il faut au moins essayer avant de dire que tu n'y arrives pas. Et persister un peu … Parce que tout ne s'obtient pas facilement. »

Camille avait l'habitude de s'accrocher pour avoir ce qu'il voulait, enfin, ce que ses parents voulaient. L'école, la compétition, s'il n'y avait pas mis du sien, il n'y serait tout simplement pas arrivé. Il n'avait pas forcément envie de s'adonner à fond dans la course à pied ou dans les études, pourtant il s'était accroché et il était fier de son parcours. Même si au final, il y avait laissé pas mal de plume. S'il avait simplement profiter de l'école sans se prendre la tête il ne serait sûrement pas boulimique et ultra-stressé maintenant. S'il avait couru seulement pour s'amuser, il n’aurait sûrement jamais rencontré son coach. Peut-être que s'il avait un peu plus pensé à lui ... Rien n'aurait été pareil. Il ne serait peut-être pas à Almara … Mais les choses était ainsi ...

Il grimaça, se disant qu'il n'avait aucune leçon à donnée à Ozvan. Ne doit-on pas balayer devant sa porte avant de s'intéresser à celle des autres ? Il soupira.

« Après, si tu trouves que rien ici ne te convient. Il faut que tu en parles à ta tante, au directeur. Qu'ils comprennent que tu n'as plus envie d'être ici. Ça ne serre à rien si tu n'es pas motivé. Et puis faire des choses quand on à pas vraiment envie de les faire pour soi, ça n'apporte rien de bon. »

Camille resta pensif, un air grave sur son visage. Il se demandait s'il avait bien fait de dire ça à son camarade. Ce n'était pas ses affaires après tout. Ozvan, bien que timide, devait savoir ce qu'il avait à faire et comment gérer son problème avec Almara. Après tout, il venait lui-même de lui dire qu'ils n'avaient pas la même vision des choses. Et ça, Camille l'avait aussi remarqué. Il n'arrivait pas vraiment à comprendre, mais il comprenait que tout le monde ne pouvait pas être enjoué par le programme de l'établissement.

« Sûrement. Enfin, c'est pas grave. Peut-être que tu changeras d'avis. Ou bien moi d'ailleurs. »

Il sourit gentiment à Ozvan. Peut-être que le temps ferait des miracles et que le rouquin changerait d'avis. Ou bien peut-être que lui-même déchanterait sur son petit paradis. Mais seul l'avenir pour confirmer ou infirmer ses suppositions.

Il arrêta de caresser le poney et se recula un peu pour laisser la place à Ozvan.

« Tu veux essayer de le caresser celui-là ? Il a l'air de kiffer les grattouilles. »

Oh mein Gott !

Ozvan poussa un soupire. Oh ça, il le savait bien que tout ne s'obtenait pas facilement. Il galérait tellement à avoir une vie normale qu'il s'était vite mis en tête que ce n'était sans doute pas une chose qui lui était destiné. La vie était difficile et il allait en baver jusqu'à la fin de ses jours parce que le karma ne l'avait pas à la bonne, tout simplement. Aussi, il ne chercha pas à contredire le blond. De toute façon, il était ici à présent. Coincé à Almara. Il regrettait son choix, mais ne voulait pas décevoir sa tante non plus. Alors, comme pour le reste de son existence, il allait se contenter de supporter cette vie.

Il ne répondit pas plus alors à la suggestion de Camille. Est-ce qu'on le laisserait seulement partir s'il le demandait ? Il en doutait. Et il doutait que sa tante le laisse faire vu l'insistance qu'elle avait eut pour le faire venir ici. De toute manière, l'adolescent n'aura jamais le cran de faire un tel aveu, que ce soit à sa tante ou pire encore au directeur. Lancer des requêtes, ce n'était pas du tout son truc. Ozvan était l'individu qui suivait le mouvement, ballotté par les vagues d'un océan déchaîné prêt à le noyer ou à le fracasser sur les rochers. Et lui, piètre nageur, luttait tout juste pour respirer et vivre chaque seconde un peu plus, même s'il avalait quand même de l'eau, s'il fatiguait et s'il souffrait.

Camille, changer d'avis ? Ca serait étonnant. Il avait l'air si bien avec les chevaux ! Ozvan avait même l'impression que le garçon serait bien du genre à ne jamais vouloir quitter cet endroit. Le blond ne devait sans doute pas comprendre la crainte du rouquin sur les animaux, ou même sa timidité maladive pour les gens. Et Ozvan comprenait qu'on ne le comprenait pas. Il savait qu'il n'agissait pas correctement, que cette couardise n'était pas le commun des mortels et qu'il devait donner une bien piètre vision à Camille. Aussi, il n'en voulait pas au blond de ne pas partager les mêmes pensées que lui. Ils étaient radicalement différents et chacun avait ses raisons de se comporter de cette manière. Pour chaque comportement étrange, Almara était apparemment une solution. Parviendra t-elle seulement à en être une pour l'Allemand ? Est-ce que c'était déjà arriver que le domaine n'arrive pas à traiter un pensionnaire ?

- Hm...

Le rouquin hésitait, observant l'animal. C'était encore...un peu gros non ? Puis, il n'avait plus de pomme pour amadouer la créature. Cependant, il se voyait mal refuser une nouvelle fois la demande de Camille. Les refus, c'était pas son fort non plus. Seule sa peur l'empêchait d'agir réellement.

- T-tt-tu pp-peut pp...peut-êtt-tre lui tt-tenir la tt...tête au cc-cas où il vvoudd-drais mmordd-dre...? demanda timidement l'adolescent.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille regarda Ozvan, puis le poney, puis à nouveau Ozvan. Il se demandait comment le garçon percevait l’animal. Parce que bon, il comprenait qu’il soit impressionné par Angus ou même Vagabone, mais, mêmes ils étaient tous les deux très différents, il n’en restait pas moins impressionnant par leur taille. Mais là … C’était seulement un petit poney. Il n’y avait rien de terrifiant dans cette bestiole : il était petit et adorable. Il ne bougeait pas, et avec sa crinière fournie, il ressemblait à une énorme peluche. Encore une fois Camille ne comprenait pas l'hésitation du rouquin, mais il hocha la tête, si Ozvan avait besoin de cette sécurité, il n’allait pas la lui refuser.

« Si tu veux, pas de soucis. Je vais lui passer un licol pour te le tenir. Mais il ne te mordra pas tu sais. »

Et de toute façon, même s’il le tenait, si l’animal voulait vraiment mordre Ozvan, ce n’est pas Camille qui l’en empêcherait. Les chevaux étaient rapides, et un licol n’était pas une muselière … Même avec toute sa bonne volonté, le blond n’y arriverait pas.

Camille récupéra le licol accroché devant la porte de box et le passa autour de la tête du poney, qui paraissait se demander ce qu’il se passait. Encore une fois, le blond lui grattouilla sous le toupet, et le poney lui donna un léger coup de tête dans sa main d’enthousiasme.

« C’est bon, tu peux y aller, tu ne risques rien. Essaie de le caresser sous la crinière, tu vas voir c’est tout chaud. »

Camille s’écarta un peu de la porte du box, tenant la longe et surveillant le poney. Mais ce dernier fixait Ozvan, se demandant ce que le garçon lui voulait à rester planté devant sa porte de box.

« D’ailleurs, si tu as besoin d’aide avec Angus plus tard, n’hésite pas à venir me demander. Je suis loin d’être un pro, mais je pourrais toujours essayer de te dépanner. »

Il voyait bien que cela risquait d’être très compliqué pour lui dans un premier temps. Il savait que les pensionnaires devaient se débrouiller avec leurs animaux, mais … Il n’allait pas laisser Ozvan galérer tout seul. Ce n’était pas interdit de donner un coup de main non ?

Oh mein Gott !

Ce poney n'avait clairement rien à avoir avec Angus, c'était un fait. Angus était un monstre à côté. Mais Ozvan se serait retrouver devant un chien un peu trop gros qu'il aurait eut la même réaction. Tout animal, aussi petit soit-il, était capable de mordre, que ce soit pas crainte, par colère, par maladresse même en croyant voir une friandise là où il n'y en avait pas. Bref, le rouquin n'avait juste pas envie de tester la puissance des dents d'un cheval aussi petit soit-il. C'était extrêmement coupant ! L'Allemand avait trop peur de la douleur pour prendre un tel risque. Ce poney ne pourrait pas le frapper par ses sabots vu qu'il était dans son box, c'était déjà ça de gagné. Mais pas suffisant aux yeux du rouquin. Il n'était pas comme Camille, visiblement près à plonger dans l'océan de l'inconnu à tout instant. Non, Ozvan aimait d'abord s'assurer qu'il y avait un drapeau vert, une dizaine de maître nageur autour, des barrières de profondeurs, un test PH, une bouée de sauvetage. Après quoi seulement, il pouvait tremper un orteil et rentrer chez lui comme un bienheureux.

Le blond accepta malgré tout la demande d'Ozvan. Il attacha ainsi la tête de l'animal avec une aisance dont le rouquin ne pouvait être qu'admiratif. Après quoi, il conseilla une caresse sous la crinière. Ozvan déglutit, il semblerait que c'était le moment pour lui de découvrir un truc nouveau. Ce qu'il n'aimait pas en général, abonné qu'il était à sa zone de confort. L'adolescent tourna un regard dépité au blond lorsque ce dernier lui fit une proposition, et répondit :

- Jj-je cc-crois qu-que jj-j'aurais bb-besoin dd-d...de bb-b...beauc-coup dd-d'aid-de avec ll-lui.

De l'aide ? Il apprécierait d'avantage qu'on fasse tout à sa place concernant ce mastodonte. Comment les gens d'ici pouvaient croire un seul instant qu'il soit capable d'approcher un cheval de cette taille ? Enfin, pour le moment, il devait se concentrer sur le petit poney qui se trouvait face à lui, ça serait déjà un bon début pour commencer dans le monde équin ! Il observa un moment Camille comme pour s'assurer que ce dernier tenait toujours le poney attaché puis se décida de tendre la main vers l'animal. Il ne s'approcha pas de sa tête, ses doigts touchant finalement les rudes crins de la crinière touffue de l'équidé. Il souffla comme s'il avait accomplit un exploit, surveillant du coin de l'oeil le poney qui en faisait visiblement tout autant. Comme le poney ne bougeait pas, Ozvan glissa sa main par dessous comme le lui avait conseiller Camille.

- Cçç-ça y est, souffla t-il, jjj-je...j'ai...Jj-je le ccc-caresse.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille sourit devant le regard dépité du roux. Oui, il arrivait à comprendre que ce dernier se sente débordé devant l'animal qu'on lui avait confié, alors qu'il avait déjà du mal à approcher un poney. Il hocha la tête devant sa réponse.

« Je demanderais au directeur, si j'ai le droit de te donner un coup de main, au moins au début, avec Angus. J'ai pas envie de l’énerver en faisant une bêtise, il est plutôt cool avec moi. »

Puis le moment tant attendu arriva, son compagnon du jour tentait à nouveau de toucher un cheval. Il voyait bien qu'Ozvan luttait contre lui-même pour arriver à s'approcher de l'équidé. Il avait vraiment l'impression de lui demander de toucher un tigre ou un crocodile, ou tout autre animal avec plein de dents très pointues et très agressif. Mais pourtant, malgré sa réticence, le jeune homme se jeta à l'eau et le blond se félicita d'avoir enfin réussi à le convaincre.

Il laissa au rouquin le temps de profiter du moment et de se faire une idée sur le fait qu'il appréciait ou non cette expérience. Mais qui ne pouvait pas vraiment apprécier ça. Puis, Camille finit par le questionner.

« Alors ? Verdict ? C'est agréable non ? C'est doux et chaud. On ne peux pas rêver mieux. »

Il s'approcha de lui et lui tapota amicalement l'épaule.

« Ce n'était pas la mer à boire, tu vois ? Je suis content que tu ai réussi. »

Camille finit par détacher le poney et raccrocha le licol à côté du box. L'animal secoua sa tête, bien content qu'on l'ai débarrassé de l'objet et ne comprenait visiblement pas pourquoi on ne l'avait pas fait sortir de la stabulation. D'ailleurs, vexé de n'avoir eut, ni sucrerie, ni sortie, le poney s'éloigna de la porte et retourna vaquer à ses occupations.

Le garçon, quant à lui, s'appuya contre la porte du box, un sourire jovial sur le visage.

« Par contre … Je n'ai pas d'idée de quoi te montrer de plus pour le moment. Tu veux essayer de venir brosser Vagabone avec moi ? Ou il y a un endroit que tu as vu mais ou tu n'as pas osé rentrer ? »

Camille espérait que ce dernier accepte son offre de venir s'occuper de sa jument, mais au fond de lui, il connaissait déjà la réponse. Et il ne lui forcerait pas la main comme il l'avait fait pour les caresses. Après tout, c'était déjà un grand pas d'avoir toucher ce poney. Il ne fallait pas griller les étapes en le poussant trop et trop vite. Il n'avait pas envie de forcer Ozvan à faire quoi que ce soit, même s'il était très insistant parfois.

Oh mein Gott !

Ozvan n'était pas certain que la proposition de Camille le rassure. Certes, que le blond l'aide ne serait pas de refus. Mais d'une part, il n'avait pas envie d'encombrer le résident avec ses problèmes et d'autre part, il n'avait pas envie d'ennuyer le directeur par son intermédiaire. Ceci dit, le rouquin n'émit aucune réticence quant à cette idée. Quoi qu'il en soit, Ozvan parvint enfin à toucher le poney, sentant les crins raides de sa crinière et sa peau tendue sous un poils court. C'était assez étrange et il ne s'attendait pas à ce genre de sensation. C'était très différent que de caresser tout autre animal.

- Hm...B-ben c-c'est pp-p...p-parttt-t...ticu-culier, reconnut alors l'adolescent, ccc-c'est pp-pas aussssi dd-doux qu-qq...qu'un cchhat pp-par exxx-ex...exempp-ple.

C'était l'un des rares animaux avec lequel il pouvait faire une comparaison, sa tante lui ayant une fois offert un chaton en espérant déjà à l'époque qu'un contact animal pouvait aider son neveu. De ce fait, Ozvan ne pouvait pas réellement rejoindre l'avis de Camille sur le coup. Un cheval n'était pas aussi doux qu'un chat. Cette encolure musculeuse et ce crin rugueux restaient néanmoins une nouvelle expérience enfin aboutie pour le rouquin. Ce dernier tressaillit au contact de l'autre résident qui se réjouissait de cette réussite. Ozvan hocha la tête. Dans un sens, il était satisfait lui aussi. Dans l'autre, il savait qu'il n'avait réussit que grâce au blond. Parce qu'il avait été là pour le rassurer, pour surveiller l'animal. Mais seul face à Angus, l'Allemand se doutait bien que ça allait être un tout autre niveau. Surtout que ce monstre était en liberté dans un pré. Il n'était pas consigné dans un box où il y avait sans doute plus de sûreté.

- J-jje...Je ne ss-sais pp-pas...Jjj-je cc-croyais qu-que tt-tu m'avais tt-tout montt-tré, nnn-nein ? Sss-sinon jj-je vv-veux bb-bien vv-voir ccoc-comment tt-tu bbrosse tt-ta jument.

Voir, oui. Mais pas forcément le faire avec lui. Ce serait déjà pas mal qu'il voit un peu comment on s'occupait d'un cheval étant donné qu'il devra sans doute le faire lui aussi. Un jour. Enfin s'il ne s'enfuyait pas du domaine avant en tout cas !

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille écouta attentivement l'impression qu'avait eue Ozvan de sa première caresse. Il n'avait pas l'air très convaincu, mais c'est sûr que comparé à un chat, la rude crinière d'un poney ne faisait pas le poids. Mais peut-être qu'avec le temps il trouverait tout autant de plaisir à caresser un équidé qu'un félidé.

« Oui c'est pas faux. Mais quand tu le sentiras, un de ces jours, tu pourras lui caresser le bout du nez et là, je te promets que c'est aussi doux qu'un chat ! »

Enfin, il n'avait pas caressé de chat depuis un moment, mais le bout du nez de Vagabone était vraiment tout doux. Il en mettrait sa main à coupé, il n'y avait rien d'aussi doux dans les écuries que le nez de sa jument. Alors qu'une fois encore il se perdait dans ses pensées d'admiration pour la belle blanche dont il prenait soin, il s'expliqua un peu mieux à la remarque d'Ozvan.

« Je t'ai montré tout ce que je connaissais personnellement … Après je suis pas un des piliers du centre et je ne connais pas le domaine par cœur donc j'ai pu oublier des trucs. Si jamais tu remarques quelque chose qui t'intéresse, hésite pas à me demander, je pourrais t'accompagner. »

Tout en disant cela, Camille se dirigeait vers la sortie de la vieille écurie.

« Mais maintenant, allons retrouver Vagabone ! Elle sera contente que l'on vienne s'occuper d'elle. »

Comme toujours, Camille paraissait radieux dès qu'il évoquait cette jument en particulier. Il aimait les animaux en général, mais, à force de s'occuper de Vagabone, il s'était mis à l'aimer plus que tout. Il se doutait que c'était une mauvaise idée de s’être attaché à elle ainsi, mais il n'y pouvait rien et il profitait de chaque instant qu'il passait avec elle.

Il marchait d'un bon pas vers l'écurie de sa jument. Puis, alors qu'il s'approchait du bâtiment une idée lui traversa l'esprit. Et si Ozvan n'osait tout simplement pas lui dire non ? Il avait peut-être autre chose de prévu cet après-midi.

« Ozvan ? Tu sais que si je te saoul, tu peux t'en aller, tu n'es pas obligé de rester avec moi. Je t'ai un peu accaparé aujourd'hui. »

Oh mein Gott !

Ozvan pouvait enfin reconnaître que ce n'était pas si terrible. Du moins, tant que ça restait un mignon petit poney qu'il devait caresser. L'épreuve ne sera pas du tout la même sur Angus. Enfin, c'était toujours mieux que rien, il y avait un début à tout. Comme premier contact avec la race équine, ce n'était pas trop mal. C'était bien suffisant pour lui. Ah, si seulement c'était ce poney là qu'on lui avait donné à s'occuper !

- O-oh, hm...Ppp-peut-êtt-tre...

Le bout du nez...C'était quand même vachement près de la bouche, des dents surtout. Une autre fois peut-être. La crinière, ce n'était pas si mal et tant pis si ce n'était pas doux ! Tous les animaux ne pouvaient pas avoir un pelage de chat après tout. Le rouquin hocha la tête aux explications du blond.

- D-dd-danke, fit-il timidement.

Il s'empressa de le suivre hors de la grange tandis que Camille semblait enthousiaste à l'idée d'aller prendre soin de sa jument. De toute façon, Ozvan s'en était bien rendu compte, dès qu'il parlait d'elle, elle avait l'air d'être la meilleure jument du monde. C'était facile de s'occuper d'un cheval quand on l'aimait, quand on était à fond dedans. Ce garçon était si à l'aise et Ozvan pas du tout que c'était évident que les choses n'allaient pas forcément aussi bien pour lui. Bon sang, pourquoi personne n'a inventé de domaine avec des chiots ? Soudain, il y eut un revirement du côté de l'autre résident et Ozvan fut pris de court, tellement qu'il sut à peine quoi répondre sur le moment.

- Www-was ? N-nn-nein, mm-mais...Mais-mais jj-j'ai...jjj-je...j'ai rr-rien dd-d...dit ! Jjj-je nne pp-pense pp-pensssais pp-pas à-à...Enf-fin j-je ss-sais bb-bien mais-mais...Euh...Est-ce qu-qu-que tt-tu veux qu-que jj-je...pp-p...partt-te...?

Codage par Libella sur Graphiorum

Arf, encore une fois Camille avait su choisir ses mots. Alors qu'il pensait bien faire en précisant à Ozvan qu'il pouvait lui dire s'il en avait marre de passer du temps avec lui, ce dernier pensa immédiatement que c'était lui qui devait partir … Le blond ce dit que parfois il devrait tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de dire des choses pareilles.

« Oula, non, tu te méprends. Je ne veux pas que tu partes. Je me trouvais juste très directif avec toi. Et comme tu m'as l'air timide … J'ai juste peur que tu n'oses pas m'envoyer balader si je t'embête. »

Il sourit gentiment au rouquin en guise d'excuse et enchaîna.

« Allez, oublions ça, si tout va bien pour toi. Vagabone nous attend. »

Sur ce, Camille reprit son chemin vers l'écurie principale. Il avait tellement peu l'habitude d'être avec des gens de son âge, qu'il se sentait obligé de poser des questions, sommes toutes bizarres, pour s'aiguiller sur le comportement qu'il devait avoir. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il perturbait encore plus le pauvre Ozvan … Il allait falloir qu'il se débrouille sans le questionner à partir de maintenant.

Une fois de retour devant le box de sa jument, Camille ramassa quelques brosses et il entra dans celui-ci, barrant la sortie d'une longe. Ainsi,Ozvan pourrait mieux voir à l'intérieur ce qu'il se passait qu'avec une porte fermée.

Il resta devant l'ouverture, présentant les brosses à Ozvan, alors que Vagabone venait vérifier s'il n'y avait rien de comestible qui traînait dans ses poches.

« Je suppose que tu n'as jamais brossé de cheval ? Alors normalement, pour commencer, tu utilises l'étrille, et tu frottes en rond. C'est pour enlever le plus gros. Mais comme je passe ma vie à frotter cette pauvre jument, on va simplement lui passer un coup de bouchon. »

Dans un premier temps, il montra la dite étrille avant de la lui donner et de lui présenter le bouchon.

« C'est cette brosse-là. Et ensuite, je te montrerais ce que l'on fait après. »

Camille commença donc à brosser énergiquement sa jument, la débarrassant de la poussière du jour. Qu'est-ce qu'il pouvait aimer sa couleur, elle paraissait presque irréelle tellement elle était immaculée.

« Si jamais l'envie te prend d'essayer, n'hésite pas à me le dire ! »

Oh mein Gott !

Ozvan n'était pas certains que les explications de Camille soit plus rassurante. Jamais de la vie il ne serait capable d'envoyer balader qui que ce soit. Avec ou sans timidité, ça ne se faisait pas selon lui. Surtout pas envers quelqu'un qui avait la gentillesse de lui présenter les lieux, les chevaux et tout le reste.

- Nn-n...Jjj-jamais vv-voyons !

Heureusement, l'incident fut vite oublier pour le blond qui remit Vagabone sur sa priorité du moment. Et le rouquin préférait tout autant que les choses se déroulent ainsi. Ozvan reprit sa filature pour accompagner le jeune homme jusqu'à l'écurie où l'attendait la jument blanche et bien d'autres chevaux. A refaire ce trajet, le rouquin avait déjà bien assimiler où se trouvait ce lieu désormais. Même si ça n'allait sans doute pas beaucoup lui servir puisque son cheval se trouvait dans les prés plus loin encore, à l'écart du reste. Tel un élève devant un professeur, l'Allemand observa alors l'autre résident s'atteler à la tâche en s'emparant de brosses avant de pénétrer le box. Il fit "non" de la tête à la question de Camille et se montra tout ouïe pour retenir ce que lui présenta ce dernier.

- B-bb-bouchhhon...? répéta le rouquin.

Décidément, les Français nommaient étrangement les choses chez eux. Il le regarda faire tandis que la jument ne bronchait pas malgré la vivacité des gestes.

- O-oh...Jj-je ppr-préfère regg-gard-der.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille sourit au ton interrogatif qu'Ozvan avait pris en répétant le nom de la brosse qu'il était en train d'utiliser. Déjà que lui, français, était parfois perdu dans ces nouveaux mots et ces nouvelles expressions, alors il n'imaginait même pas comment un étranger devait se sentir.

« Oui, un bouchon, ça fait partie des mots bizarres utilisés dans le monde du cheval. Mais tu finiras par t'habituer. Enfin, plutôt par ne plus faire attention ... »

Parce que s'habituer vraiment à ce genre de chose quand on débarquait à peine dans ce monde, c'était un peu compliqué. Même lui, il lui arrivait encore de lancer des coup d'oeil suspicieux quand certaines personnes utiliser des mots ou expression très bizarre pour lui, se demandant si ces derniers se moquaient de lui ou pas.

Puis, quand il l'invita à nouveau à venir l'aider, Ozvan déclina poliment. Camille sourit pour lui-même, toujours affairé à enlever la poussière du dos de sa jument.

« Pas de soucis Ozvan. Au moins, tu vois qu'elle ne me fait rien. Et elle n'est même pas attachée. T'as vu ? »

Et effectivement, la jument, après s’être assuré que Camille n'avait rien d'intéressant dans les poches, c'était remis à manger son foin, ignorant totalement le garçon et son invité. Elle s'était habituée aux pansages plus que récurant du blond et ne semblait pas vraiment dérangée par ça. Au contraire, une princesse devait être chouchoutée ainsi.

Alors qu'il attaquait le deuxième côté, il se tue un petit moment, ne perdant pas le fil de son brossage. Puis il s'arrêta, posant ses mains sur le dos de la jument pour la caresser et regarda par-dessus elle pour s'adresser à Ozvan.

« Tu sais, la première fois que je l'ai rencontré, j'étais très impressionné par elle. Je la trouvais très, trop, grande et j'étais très inquiet de devoir m'occuper d'elle en box. Mais tu vois, ça finit par passer. Et j'aime vraiment cette bestiole maintenant. »

Oh mein Gott !

De ce côté là, Ozvan ne se faisait pas trop de soucis. Il allait retenir les noms, ce n'était pas un problème mais ça ne changeait pas le fait que ça restait quand même bizarre des fois les noms que les Français donnaient dans l'univers de l'équitation. Le jeune homme ne pouvait qu'être ravi d'avoir déjà bien appris la langue française avant de débarquer ici. Il n'allait pas commencer à se poser des questions sur l'origine de certains mots.

- Jj-ja je vv-vois...E...elle tt-te co-connais bb-bien jj...je suppp-ppose.

Et puis, Camille savait visiblement mieux y faire avec les chevaux que lui. Ozvan doutait de pouvoir un jour en faire autant avec Angus. Notamment parce que ce dernier ne pouvait tenir sagement dans un box. Allait-il devoir apprendre à brosser ce monstre au beau milieu de la prairie ? Il y avait mieux comme discrétion. Ozvan sentait déjà qu'il allait être le centre d'attention à être ainsi exposer en extérieur. Pendant un moment, il y eut du silence dans l'écurie. A part les bruits de mastication des chevaux qui broutaient leur foin. L'Allemand continuait à observer sagement le blond à l'oeuve, les mains dans le dos.

- E-elle est qu-quand mmême mmm-moins gg-gr...grande qu-que Angg-gus, répondit le rouquin.

Toutefois, si on lui avait donné cette jument, il aurait sans doute penser comme Camille. Qu'elle était bien grande aussi. Ozvan enviait vraiment le jeune homme d'avoir réussi à aussi bien s'intégrer et réussir avec sa jument.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille haussa les épaules à la remarque d'Ozvan sur le fait que Vagabone devait bien le connaître. Cela ne faisait pas énormément de temps que lui et la jument se côtoyaient. Et pour le blond, il était encore difficile pour lui de dire qu'il connaissait bien la jument. Il ne savait même pas si cette dernière lui faisait confiance ou pas. Elle était juste gentille et était habituée aux soins … Voir même, elle ne faisait tout simplement pas la différence entre lui ou un autre. Il ne l’espérait pas ... Mais c'était peut-être ainsi que sa jument le percevait.

Puis, il ne put s'empêcher de rire devant la remarque de son compagnon.

« Oui c'est sûr que tu as hérité d'un sacré morceau ! Mais bon, si ça peut te rassurer, les chevaux on pas forcément conscience qu'ils sont gros. Enfin, je crois. »

En effet, le gabarit d'Angus et celui d'Ozvan était diamétralement opposé. À croire qu'il jouait l'attribution des chevaux à Shifumi. Mais bon, lui n'allait pas s'en plaindre, il était tombé sur une perle. Même si dans un premier temps il avait trouvé lui aussi cette attribution aberrante, maintenant il ne pouvait se dire que le contraire.

Alors il était persuadé que pour Ozvan aussi tout allait bien se finir. Et puis s'il fallait Angus était aussi timide que lui ? Il ne fallait pas se fier aux apparences.

« Mais je suis sûr que tu t'en sortiras. Avec le temps, tu verras. Et puis je t'aiderais au début, donc ne t'inquiètes pas. »

À bien y réfléchir, même si le directeur ou l'équipe d'Almara lui disait de ne pas aider Ozvan, Camille se dit que pour une fois il ne respecterait pas les règles. Le rouquin avait vraiment l'air perdu ici. Et si personne ne lui mettait le pied à l'étrier, il ne se lancerait jamais. Enfin, c'était l'impression que Camille avait, mais rien ne lui ferais changer d'avis.

Camille alla poser sa brosse et récupéra un cure-pied.

« D'après toi, ça sert à quoi ça ? »

Oh mein Gott !

Hm...Ozvan n'était pas certain que c'était rassurant de se dire que Angus n'était pas au courant de sa taille. Cela ne voudrait-il pas dire qu'il serait bien capable de le piétiner sans faire attention ? Le rouquin était bien tenté d'avouer à Camille que ses paroles étaient tout sauf rassurantes. Cependant, il préféra se taire, déjà assez gêné qu'il était devant le rire du jeune homme face à sa remarque. Il s'était sans doute assez humilié comme ça pour la journée.

Quel optimisme ! Ozvan enviait le blond pour ça. Pour lui, tout avait l'air d'être tout beau, tout rose. Il ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir des pensées positives, mais se lamentait intérieurement de ne pas en avoir autant et de sans arrêt voir tout en noir. Au lieu de répondre, l'Allemand pinça légèrement les lèvres, loin d'être convaincu comme son camarade. Il préféra continuer à l'observer alors qu'il brossait toujours sa jument blanche avec soin. C'est alors que Camille abandonna sa brosse pour présenter un étrange objet métallique en forme de...Ozvan n'avait même pas de comparaison à donner pour le décrire. Mais il observa attentivement le dit objet pour essayer de deviner à quoi ce curieux instrument pouvait bien servir. Pas sur le cheval quand même, ça ferait hyper mal ! Il était bien tenté de lancer quelques hypothèses sur la question. Peut-être que ça servait à démêler les crins ? Cependant, il craignait tellement de sortir une bêtise monumentale qu'il préféra nier d'un signe de tête avant de répondre :

- Jjj-je nn-ne sssais p-pp...pas dd-du tt-tout.

Codage par Libella sur Graphiorum

Camille laissa au garçon le temps de réfléchir. Puis, au fur et à mesure que les secondes passaient, il se dit que le pauvre Allemand ne connaissait peut-être pas le mot en français … Il avait été bête de lui demander ça. Il aurait pu penser à ça ... Finalement, et heureusement pour la santé mentale de Camille, le rouquin lui précisa qu'il ne savait pas. Le blond parut légèrement soulager de cette réponse. Il ne semblait vraiment pas connaître l'objet. Donc pas de problème de barrière de la langue et pas de faux-pas de la part de Camille.
D'ailleurs, il se mit une claque mentale. Il fallait qu'il arrête de paniquer pour rien … Ozvan n'allait pas se vexer ou lui faire des remontrances pour ses maladresses ... ça ne paraissait vraiment pas dans son caractère.

« Ça s'appelle un cure-pied. Et comme son nom l'indique, il sert à nettoyer les sabots des chevaux. Regarde. »

Joignant le geste à la parole, Camille se baissa en tournant le dos à Ozvan et demanda par de petits tapotements le long de la jambe de Vagabone qu'elle veuille bien la soulever. Ce qu'évidemment la jument fit. Le blond nettoya rapidement son sabot et fit de même avec les autres. Prenant juste d’immenses précautions dans ses gestes quand il s'attaqua à celui de son membre blessé.

Puis il revint vers l'entrée du box et sourit à Ozvan gentiment.

« Moi, y'a pas grand-chose, mais toi, vu qu'il est au pré, je pense qu'il faudra que tu vérifies s'il a pas de cailloux coincés. Ça peut leur faire mal. »

Il posa le cure-pied et se retourna pour regarder le résultat de son brossage. La jument qui était déjà bien propre à la base, était maintenant resplendissante. Jusqu'à ce qu'elle se couche dans son box ou qu'elle se gratte à coup de dent évidemment …

Toujours de l'intérieur du box, il regarda Ozvan.

« Tu veux essayer de la toucher à nouveau ? Ou c'est trop ? Je resterais à côté d'elle. »

Info & Co.

» Camille Pelletier [Terminé]
» Doléances ft. Camille Pelletier
» Temps mort [Camille]
» Mauvaise surprise [Camille]
» Petite visite de routine (Camille)