[Terminé]Oh mein Gott ! [Camille]

Il était vrai que Ozvan n'aurait peut-être pas su donner le nom français de cet objet, même s'il savait de quoi il s'agissait. Mais si c'était le cas, il aurait trouvé un moyen de le traduire du mieux que possible éventuellement. Malheureusement pour lui, que ce soit en allemand ou en français, le rouquin n'avait absolument aucune idée de ce qu'il avait devant les yeux. A part des hypothèses qu'il n'osait pas formuler de peur de passer pour un abruti. Quoi qu'il se disait que c'était sûrement arrivé plus d'une fois aux yeux de Camille. Attentif, Ozvan apprit ainsi le nom de l'objet. Ah, enfin un nom logique, il était temps ! Logique et pratique en plus car il indiquait également son usage. C'était parfait. Tout devrait se nommer de cette manière. Les choses seraient vraiment plus facile. En revanche...Nettoyer les sabots des chevaux...Quels étaient les risques pour se prendre un coup bien placé en pleine face en étant aussi près de pattes en forme d'enclumes mortelles ?

- E-et çç-ça, çç-ça ne leur fff-f...fait pp-pas mal ? demanda l'adolescent en voyant le bout métallique de l'objet.

Si des cailloux pouvaient faire mal, alors que devaient ressentir les chevaux à se faire curer le pied par ce truc là ? En tout cas, cette jument était vraiment docile. Elle donnait la patte comme un bon chien. Ozvan sentit son corps tout entier se raidir devant la proposition du blond. Il ne répondit pas tout de suite, observant un temps la jument qui ne se souciait même pas de son existence.

- Jjj-je pp-p...peux essay-yyer...répondit-il finalement, peu convaincu et d'une voix mal assurée.

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Ozvan écouta la réponse de Camille et, d'un autre côté, il se doutait un peu que ça ne faisait pas mal. Sinon le cheval aurait forcément réagit non ? Est-ce qu'il y avait un risque de leur faire accidentellement mal et de se prendre un coup en représailles. En tout cas, ça lui paraissait bien compliqué tout ça. Les explications de Camille n'étaient peut-être pas les plus détaillées mais au moins, elles avaient le mérite d'être simples, expliquées avec des mots de débutants et c'était probablement mieux comme ça. Un pro aurait peut-être abusé d'un langage équin qui n'aurait pas aidé l'Allemand à y voir plus clair.

Camille fut ravi que Ozvan accepte enfin de caresser la jument. Maintenant que l'étape du poney était passé, le rouquin se sentait un peu plus apte à passer à un modèle plus grand. Mais surtout, il avait acquis une meilleure confiance en Camille et ça faisait toute la différence. Plus encore que les chevaux. Tout au début, Ozvan avait naturellement attendu le moment où le résident lui ferait du mal. Plus tard, il s'était montré méfiant envers tout de peur d'une trahison et d'une mauvaise blague à venir. Mais plus le temps passait et plus l'hypothèse que Camille cache de mauvaises intentions s'amenuisait. La corde, en revanche, n'était pas aussi rassurante que la porte du box qui avait retenu le poney de tout à l'heure.

- Hm...Jjj-je cc-crois qu-qu...que jjj-je vvv-vais rest-ster enccc-c...core loin dd-de la bb-bouche...

Le chanfrein. En voilà encore un nom étrange mais au moins il n'y avait pas de risque de confusion cette fois. Enfin, ils auraient pu garder "front" ou simplement "tête", ça aurait été bien aussi. Enfin bref, Ozvan regardait faire le blond et les lèvres remuantes de l'équidé lui confirmèrent clairement qu'il n'y mettra pas la main de sitôt. En revanche, il tendit une main hésitante vers le chanfrein de l'animal, touchant tout d'abord le toupet, avant de passer ses doigts en dessous et de la caresser doucement sans descendre plus bas que le niveau des yeux. L'expérience dura jusqu'à ce que Vagabone, curieuse, ne tourne la tête vers le rouquin qui entreprit aussitôt d'ôter sa main.

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- Vr-vraiment ? fit l'adolescent d'une voix mal assurée.

C'était probablement une bonne satisfaction pour lui aussi d'avoir fait plaisir à quelqu'un. Il espérait un jour être capable de faire plaisir à sa tante en montrant les efforts qu'il pouvait faire, même si c'était encore un peu tôt pour ça. Pour lui, Camille restait une exception dans ce monde de brute. Dès que Ozvan sortira d'ici, qu’adviendrait-il ? Les brutes seront toujours là et le monde sera toujours aussi cruel. Cette thérapie était plus digne de vacances temporaires, qui s’achèveront une fois que le rouquin sera retourné dans le monde réel. Pourra t-il vraiment changé pour de bon ici ? Sera t-il guérit de tout ce qu'il était ? Tout ce qui faisait sa personne ? Il pensait que non.

- P-pp-pas vraiment, avoua l'Allemand, bb-bien qu-que j'esppérais y-y arriv-ver un jj-jour.

Du moins, sur de petits poneys inoffensifs. Ca aurait été pas mal comme effort et c'était plus ou moins un objectif qu'il s'était donné dans le but de prouver qu'il avait pu s'améliorer ici. Parce que s'il était arrivé ici plein de doutes et de craintes, il avait accepté d'être pensionnaire. Il avait accepté l'idée qu'il devra se surpasser pour s'en sortir. Mais entre l'accepter et le réaliser, il y avait encore du chemin à faire. Durant un court laps de temps, le rouquin fut seul à seul avec l'animal, qu'il ne caressait plus mais continuait à observer jusqu'au retour du blond. Il hocha la tête à ses paroles, se souvenant du problème de Vagabone. Et Angus ? C'était quoi son problème à lui à part faire la taille d'un mammouth ? Ozvan regardait faire Camille qui appliquait ses soins, puis poussa un soupire.

- Jjj-je mm-me dd-demande bb-b...bien ce qu-que tt-tu fais ic-ci. Tt-tu ss-sais faire tt-tellement de choses. Ttt-tu es si à l'aise avec l-les chhhevaux. On dd-dirait presssqu-que ttt-tu ff-fais ppp-part-ti d-du pp-personnel.

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Malgré la confiance que Ozvan semblait désormais porter à Camille, ce dernier continuait à quelque peu se ratatiner sur lui-même dès que le blond se lança dans un contact physique avec lui. Le résident le remercia sans certitude. Pourtant, c'était sans doute un genre de compliment que Ozvan venait de lui faire. D'un autre côté, il n'avait pas tellement d'élément de comparaison avec le vrai personnel d'Almara qu'il n'avait pas encore vraiment rencontré. Ozvan ne doutait pas un seul instant que si Camille était là, c'était forcément pour une raison. Cependant, ça lui échappait totalement tant le blond semblait à l'aise et bien intégré comme s'il se trouvait ici depuis toujours. En guise d'explication, Camille mentionna le fait qu'il savait bien cacher ses soucis, ce qui était vraiment tout le contraire du rouquin. Etait-ce une force ou une faiblesse de savoir le faire ?

- Aa-alors jj-je ssuis d-dd-désolé pp-p...pour tt-t...toi, répondit l'Allemand.

Ozvan ne chercha pas à savoir la raison pour laquelle Camille se trouvait ici. Il savait que ce n'était pas ses affaires. Que c'était clairement intime comme conversation. Après tout, même lui n'aurait pas eut très envie qu'on lui pose la question et qu'on veuille en savoir plus. Les gens venaient ici avec leurs problèmes qu'ils cachaient comme des crimes. Ozvan opina du chef. En effet, si Camille avait déjà connu des chevaux avant, ça devait grandement lui faciliter la tâche. Ozvan, le petit citadin de Berlin était bien loin du compte.

- Ddd-danke pp-pour tt-tout ce qu-que tu-tu m'as montr-tré aujourdd-d'hui, fit le rouquin.

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Ozvan ne répondit pas à cette question. Il savait pourquoi il était ici mais il n'avait pas autant d'optimisme que semblait en avoir Camille. De plus, il n'y avait pas que des malheureux malchanceux à Almara et il le savait. Certains étaient ici pour éviter la prison et c'était le point de ce domaine qui le rassurait le moins : savoir qu'il fréquentait possiblement des criminels. Bref, Ozvan n'était pas forcément convaincu que tout irait mieux maintenant. Il ne savait pas si c'était possible. Pour certains peut-être oui. Camille semblait le croire alors sans doute que ça marcherait avec lui. Mais pour lui, il avait l'impression que rien ne pourra corriger ce qui allait mal dans sa vie.

Il hocha timidement la tête, esquissa un léger sourire à la réponse du blond. Il y avait en effet de grandes chances pour qu'ils se revoient. Almara était grand, certes, mais pas infini non plus. Il y avait beaucoup de pièces communes dans le manoir et ce n'était pas un lycée ici. Il n'y avait pas deux milles jeunes qui cohabitaient ensemble. Ozvan avait tendance à éviter les autres, mais néanmoins, il était quand même content d'avoir pu connaître Camille.

- S-Sûrement, fit-il simplement, tt-tu vas rentt-t-trer au mmanoir ? Jjj-je pp-peux rent-trer avec tt-toi ?

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Effectivement, Ozvan préférait rester encore un peu avec Camille, ne serait-ce que pour être sûr de rentrer correctement au manoir. Et sans doute aussi parce que c'était rare qu'il puisse s'entendre avec quelqu'un sans finir malmené. Il en profitait un peu tant qu'il avait encore le cran de le faire. Mais le blond devait d'abord ranger son matériel et s'empressa de le faire, invitant le rouquin à l'accompagner.

- N-nein, jj-je suis t-ttout seul.

Et c'était très bien comme ça ! Là au moins, il était sûr que personne ne pouvait l'embêter tant qu'il ne sortait pas de son dortoir. Cette solitude était un peu pesante, mais d'un autre côté, ça le rassurait également. Ca, il ne pouvait pas s'en plaindre. Cette chambre vide était son antre où il pouvait avoir la paix et ce n'était pas de trop quand on avait peur de tout comme lui. Camille rangea les affaires de Vagabone d'un air enjoué avant d'annoncer son programme pour le reste de la journée.

- Hm...Renttt-trer révis...ser les c-cou-cours.

Oui, très bon programme aussi. Le rouquin érudit aimait se perdre dans les révisions pour oublier les problèmes de la vie réelle, aussi étonnant que cela puisse paraître. Et puis, il n'était jamais trop tard pour se renseigner d'avantage sur les chevaux. Si l'aspect pratique était loin d'être au top, l'aspect théorique sera parfaite et ne pourra être qu'une aide précieuse pour lui. Il pourra justement profiter de sa chambre vide, ou alors faire ça à la bibliothèque, il ne savait pas encore. Plus c'était calme, mieux c'était.

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Etre seul dans sa chambre, Ozvan avait plus tendance à penser que c'était un vrai coup de chance plutôt qu'un désir du directeur. Mais qui sait, peut-être se trompait-il ? Quoi qu'il en soit, il ne s'en plaignait pas du tout. Et il espérait que ça dure surtout. Pour le moment, la chambre était devenue la pièce qu'il fréquentait le plus dans tout le domaine.

- O-oh, jjj-je ss-suis fils uniqu-que aussi alors jjj-je...je ss-sais ce qu-que c'est.

Là encore, est-ce qu'il avait eut de la chance ou non ? Est-ce que la vie aurait été plus facile s'il avait eut un frère ou une soeur avec lui ? Peut-être. Quelqu'un pour l'aimer, le protéger...A moins bien sûr qu'il aurait pu se faire également malmené par une éventuelle fratrie, ce qui sonnait atrocement plus réaliste comme vision. Mais si Camille cherchait à se faire lentement mais sûrement à l'idée de vivre avec plusieurs personnes, ce n'était pas le cas d'Ozvan qui baissa les yeux à sa remarque :

- Euh...Je...j'ai...J-je pp-pensais faire ça dd-dans ma chhamb-bre en fait...

La bibliothèque était un endroit qu'il aimait bien, mais il y avait toujours un risque qu'il y ai déjà quelqu'un là-bas. Autant profiter d'avoir une chambre à lui tout seul pour réviser en paix. Cela dit, ça le gênait terriblement de refuser l'idée d'aller étudier avec l'adolescent qui s'était montré si gentil avec lui et ne méritait pas de se faire renier de la sorte. D'où le sentiment honteux qui s'empara du rouquin alors qu'il lui offrait cette réponse.

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Décidément, Ozvan avait la sensation qu'il ne s'y fera jamais, à ces tapotements pourtant amicaux de l'autre résident. Mais un réflexe lui survenait chaque fois qu'il voyait une main venir vers lui, comme si celle-ci était constamment destinée à faire du mal. Mal à l'aise, il hocha timidement la tête pour approuver les dires du blond. Même s'il n'aimait pas vraiment donner la faute aux autres. Il était plutôt du genre à penser que lui seul était le problème et que si les autres le faisaient chier, c'était sans doute qu'ils avaient raison de le faire. Ceci dit, ça ne changeait pas le fait que, en effet, c'était la cohabitation avec autrui qui était un problème. Ozvan ne savait tout bonnement pas y faire avec les autres et preuve à l'appuie avec le fait qu'il refusa la compagnie de Camille pour ses révisions. La déception se lut bien vite dans le regard du concerné, ce qui fit sentir au rouquin une boule se former dans son estomac.

- J...j-ja...répondit-il machinalement comme pour se rattraper.

Ozvan avait déjà commencé à s'éduquer sur la question des chevaux mais il se doutait bien que ce n'était pas des bouquins qui allaient l'aider à avoir moins peur, surtout d'une créature pareille. D'ailleurs, il se demandait s'il existait réellement quelque chose pour lui permettre de ne pas crainte cette bête.

- D-dank-ke...Jjj-j'ai dd-déjà co-commencer à lire ausssi dd-ddes livres ss-s...sur le sujj-jet.

Ozvan pressait le pas pour suivre la cadence imposée par son compagnon de route. Du moins, assez pour ne pas se laisser distancer sans pour autant vouloir le doubler.

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Le destin ? Quelqu'un d'aussi rationnel que Ozvan ne croyait pas plus au destin qu'au karma. Il avait toujours été un garçon très studieux. Se noyer dans les cours était son seul moyen d'évasion. Quand aux chevaux, c'était simplement pour s'aider à mieux comprendre cet endroit, ces animaux dont il ignorait tout. Alors il savait plein de choses sur eux : leur morphologie, leur physionomie, leur histoire...Mais il ne s'agissait là que de la pure théorie qui n'allait sans doute pas l'aider à trouver le courage d'approcher les plus grands de leur espèce. Pendant un moment, il manqua de peu de mentionner que le destin n'existait pas. Mais se ravisa, de peur de vexer le blond qui avait l'air d'y croire dur comme fer. Si le destin existait, et bien ce serait un parfait enfoiré si le rouquin devait donner un avis. Si le destin existait, l'Allemand était sans doute son jouet préféré.

Le sourire du blond était vraiment déstabilisant. Ozvan devrait pourtant bien s'y faire un jour. Après tout, il n'y avait pas de mal à être heureux de temps en temps. Même si c'étaient les autres et pas lui. Il ne pouvait pas reprocher à Camille de se plaire dans cet endroit. Il ne pouvait que l'envier en vérité. Ozvan eut un frisson en se rendant compte qu'il ralentissait bêtement son accompagnateur. Honteux, il s'empressa de lui répondre :

- N-n...nein, ce n'est ppp-p...pas g-gr...grave...

Entre un sportif et une tête d'ampoule, c'était évident que leurs cadences ne s'accordaient pas forcément. Ozvan était tout le contraire de Camille physiquement : un zéro pointé en sport. Il avait horreur de ça. Il travaillait de la tête, pas des membres. Et ne savait pas vraiment quoi faire de son corps tout maigrelet. C'était à peine s'il serait capable de taper dans un ballon.

- Ddd-désolé...Ppp-p...pars dd-devant si tt-t...tu veux aller p-plu-plus vite.

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Vrai qu'ils s'étaient mis d'accord pour rentrer ensemble. Même que c'était Ozvan qui l'avait proposé, histoire de...De quoi d'ailleurs ? Parce qu'il avait peur de rentrer tout seul ? Parce qu'il craignait de ne pas retrouver le bon chemin ? Il ne savait pas trop mais sur le moment, ça lui avait tenu à coeur de le faire en tout cas. Ceci dit, si jamais Camille avait des fourmis dans les jambes parce qu'il avait envie de tracer sa route, le rouquin n'avait pas du tout envie de le ralentir. Mais c'est en ralentissant l'allure que le blond pouvait enfin comprendre que, si Ozvan ne pressait pas le pas, il ne cherchait pas non plus à venir à sa hauteur, comme quelqu'un qui ne se sentait pas l'égal d'un autre mais bien inférieur.

- D-dd-d'acc...cc-ccord...

Le rouquin se força alors à garder un pas adéquate pour ne plus finir en queue, bien que ça lui faisait tout drôle de marcher à côté du résident. Surtout d'un résident si grand qu'il lui faisait de l'ombre. Ca avait quelque chose d'intimidant. Celui-là...En un coup bien placé et il serait sûrement en mesure de le briser comme un roseau. Le rouquin fut un peu prit au dépourvu de sa question qui sortait de nulle part. Il faut dire que l'adolescent n'avait pas plus l'art de la conversation que celui de monter à cheval.

- Hm ? Euh....N...Nein, ce n'est pp-p...pas mon t-t-ttruc, avoua t-il alors.

C'était rien de le dire ! Il passait ses journées enfermés à la maison à étudier sans jamais oser mettre le nez dehors, complétement traumatisé qu'il était du monde extérieur. Dès qu'il devait sortir pour x ou y raison, il avait toujours peur qu'il lui arrive une bricole. Sa tante devait toujours le pousser un peu, pour qu'il aille faire une course ou un truc tout bête. Alors il traçait dans les rues, tête baissé pour ne croiser le regard de personne, marchant aussi rapidement que maladroitement. Quand il entendait des rires entre personnes, il avait cette horrible impression que c'était de lui qu'ils se moquaient -alors que finalement, ils l'avaient à peine remarquer sans doute- A chaque fois, il avait l'impression que le monde entier lui en voulait, le dévisageait, le pointer comme une tique sur le dos d'un chien. Son stress était entier jusqu'à ce qu'il regagne son logis dans un profond soulagement comme s'il venait de traverser l'Atlantique. Bref, tout sauf une vie et ça avait finit par pousser sa tante à agir pour l'inscrire ici parce que ça ne pouvait pas continuer comme ça.

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Ozvan ne sut pas pourquoi, mais il avait l'impression que sa réponse venait de grandement décevoir le blond à ses côtés. Les paroles de ce dernier ne firent que renforcer cette impression, voire même la changer en certitude car le pensionnaire désirait visiblement quelqu'un d'aussi sportif que lui pour se dépenser. Le rouquin baissa la tête, quelque peu honteux. Malheureusement, le sport n'était vraiment pas fait pour un gringalet dans son genre qui ne savait pas faire grand chose de ses dix doigts et qui était plus prédisposer à savoir quoi faire de ses milliards de neurones.

- D-ddé-désolé...

Camille avoua alors à Ozvan sa passion pour la course et le rouquin n'avait absolument rien à comparer en matière de passion. Il n'en avait pas vraiment à côté des études. Il serait plus juste de dire que les études étaient sa passion à lui mais ça sonnait bizarre.

- Ca dd...dépp-pend pp-pour qu-qui, affirma le jeune homme qui était certain qu'il s'effondrerait dès les premiers mètres s'il devait tenter une course.

Il ne savait même pas fuir devant des brutes prêtes à le malmener. En revanche, en échange, les cours étaient d'une grande facilité pour lui, autant que la course n'était pour Camille sans doute. Le rouquin ne s'était jamais vanté de ça. Ca n'aurait fait qu'aggraver son cas auprès des autres élèves qui, jaloux, n'en démordaient pas pour le lui faire payer cette tête d'ampoule. Ou au pire, en profiter, faisant semblant de vouloir faire connaissance alors qu'ils cherchaient juste une bonne poire pour faire leur devoirs à leur place. Camille serait-il dans ses eaux là ? Est-ce que c'était pour ça qu'il avait proposé de réviser ensemble ? D'un coup, le doute s'éveilla en Ozvan. Il n'avait peut-être pas eut tort de refuser après tout.

- Oh b-bah c'est rien...T-tt-tout le mondd-de pp-peut y arriver, pp-puis ce n'est pp-pas tt-toujours d-d-dr-drôle d-d'êt...ttre un intt-tello.


Ozvan serra le poing. Comment Camille pouvait-il l'envier ? Comment osait-il l'envier ? Il ignorait ce que ça faisait d'être Ozvan Wagner. Il n'en savait rien du tout, du calvaire de sa vie ! Il enviait un Enfer. C'était plutôt Ovzan qui aurait voulu être beau, grand, blond et sportif comme Camille. Savoir parler correctement, s'exprimer sans peine, être confiant, avoir de la conversation et sans doute tout un tas de choses.

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Encore heureux qu'il avait le droit de ne pas aimer le sport. Mais le rouquin s'en voulait tout de même d'ôter à Camille la possibilité d'être un partenaire dans ses entraînements. Il doutait qu'il y en avait beaucoup au domaine. En tout cas, Ozvan n'avait vu personne d'autre encore s'amuser à courir les sentiers. L'Allemand était bien conscient que tout le monde n'était pas forcément doué dans telle ou telle matière. Que les cours n'étaient pas facile pour les autres mais devait-il vraiment être fier de ce qu'il savait faire ? Quand il voyait où ça le menait au final, il se disait que ce n'était pas si génial que ça. Etre un érudit ne préservait malheureusement pas de la cruauté humaine. Il avait même l'impression que ça empirait la chose à son égard. S'il avait été aussi sportif que Camille, peut-être aurait-il acquit plus de respect de la part des autres.

- J-Ja...

Il espérait bien que ce n'était pas le genre du blond mais bon. La fourberie aussi existait et il en avait tout autant déjà fait les frais. Comment faire confiance à qui que ce soit quand on avait déjà été trompé plus d'une fois ? Comment déterminé les menteurs ? Les manipulateurs ? Ceux qui vous plantaient une dague dans le dos au moment où on s'y attendait le moins ? La réponse était simple : on ne le pouvait pas. Ozvan n'avait pas le choix. Il se méfiait donc de tout le monde, incapable de savoir s'ils étaient sincère ou non, mais il ne les rejetait pas pour autant parce qu'il n'en avait pas le cran non plus. Et c'était tant pis s'il se faisait avoir. Il savait que ce n'était ni la première, ni la dernière fois que ça arrivait. Il laissait le hasard décider pour lui. Il ne pouvait rien faire de plus.

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- A-Ah b-bbbon ?

Le rouquin était étonné de cette révélation. A ses yeux, Camille était pourtant un modèle à suivre. Enfin, c'était sans doute trop subjectif comme avis mais bon. Il valait mieux que lui en tout cas. Ceci dit, au moins le blond n'avait pas eut de trouble par ses camarades. Tout le contraire d'Ozvan qui avait été leur jouet préféré, au point de même manquer de peu de le tuer par noyade. Il était devenu instantanément le souffre-douleur de tout son bahut et, aujourd'hui encore, il était ici parce qu'il ne s'en remettait pas. Ozvan releva le regard vers son camarade, hochant timidement la tête à la réflexion qui lui fit. Il n'irait pas jusqu'à dire la même chose, mais au moins, il était content d'avoir put faire un petit pas en avant grâce à Camille. Il avait put caresser des chevaux sans crainte, et se renseigner un peu plus sur les différents lieux du domaine. L'après midi n'avait pas été gâchée, mais elle lui avait parut assez bizarre quand même. Lorsqu'ils pénétrèrent le manoir, l'Allemand ne perdit pas de temps à regagner sa chambre et s'y enfermer, retrouvant le confort de sa solitude et la présence de ses affaires de cours !

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